Réforme des retraites : Des dizaines de manifestants supplémentaires interpellés à Paris et à Lyon

18/03/2023

violences De nouveaux affrontements ont eu lieu vendredi soir place de la Concorde

20 Minutes avec AFP

La colère ne retombe pas. Des rassemblements contre la réforme des retraites et le passage en force via le 49.3 du gouvernement ont été émaillés d'incidents, vendredi soir, notamment à Paris, Lyon et Strasbourg, avec plusieurs dizaines de personnes interpellés, principalement dans la Capitale.

Plusieurs milliers de personnes se sont rassemblées en soirée place de la Concorde, à Paris, à quelques centaines de mètres de l'Assemblée. Un brasier flambait, allumé par des manifestants, et l'ambiance s'est tendue à la tombée de la nuit, selon des journalistes de l'AFP. Des centaines de personnes ont affronté la police par petits groupes, avec jets de projectiles. Vers 21H30 la place était totalement évacuée. Selon la préfecture de police, 61 personnes y ont été interpellées dans la soirée.

Six interpellations à Lyon, des dégradations à Strasbourg

A Lyon, des manifestants ont fait irruption dans une mairie d'arrondissement et ont allumé un feu, mais la police l'a rapidement éteint et a interpellé six personnes, selon la préfecture. Toujours à Lyon, quelques centaines de jeunes ont incendié des poubelles, renversé des trottinettes, brisé des panneaux publicitaires, lancé des pétards et tagué des vitrines. La police a répliqué par l'usage de gaz lacrymogène.

A Strasbourg, c'est sur la place Kléber que se sont retrouvés 1.600 protestataires.

« Nous aussi, on va passer en force », ont scandé les manifestants. La préfecture a fait état de « dégradations » dans le centre-ville, mais d'aucune interpellation. Un millier de personnes ont défilé dans le centre de Lille, et un cortège de quelques centaines de manifestants s'est dispersé sans heurt à Bordeaux.

Motions de censure examinées lundi

Les motions de censure devraient être examinées à l'Assemblée nationale lundi à partir de 16H00, ont indiqué des sources parlementaires à l'AFP, sous réserve d'une validation juste avant la séance.

Dans ce climat de crise, le petit groupe Libertés, Indépendants Outre-mer et Territoires (Liot) a déposé une motion de censure « transpartisane » cosignée par des élus de la Nupes. Cette dernière a davantage de chances d'être votée par des députés de droite défavorables à la réforme des retraites. Mais la barre de la majorité absolue pour faire chuter le gouvernement paraît difficile à atteindre. Ce groupe Liot, qui compte 20 députés de diverses tendances politiques, se retrouve ainsi en position de pivot.

Le Rassemblement national a déposé sa propre motion de censure. « Et nous voterons toutes les motions de censure présentées », a précisé la députée RN Laure Lavalette.

« La colère monte »

Pour le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger, si le président Emmanuel Macron veut « éteindre le feu » de la colère sociale, il faut qu'il « retire la réforme » ou « ne la promulgue pas.

Jeudi, 310 personnes avaient été interpellées en France, dont 258 à Paris, a annoncé le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin dénonçant « des effigies brûlées » à Dijon et des « préfectures prises pour cible ». Des violences urbaines ont également eu lieu à Nantes et Rennes jeudi soir.

Dans le même temps, l'intersyndicale a appelé à « des rassemblements locaux de proximité » ce week-end, ainsi qu'à une 9ème journée de grèves et manifestations jeudi 23 mars. Les syndicats de la SNCF appellent à « maintenir la grève » reconductible démarrée le 7 et « à agir massivement » jeudi prochain.