Loire-Atlantique : Tensions et « menaces abjectes » autour du futur centre pour migrants de Saint-Brévin

25/02/2023

MIGRANTS Plusieurs manifestations sont prévues ce samedi dans la station balnéaire

20 minutes Julie Urbach Publié le 25/02/23 à 08h02

  • Plusieurs manifestations d'opposants et de partisans doivent de nouveau avoir lieu samedi à Saint-Brévin-les-Pins, où doit s'implanter un centre d'accueil de demandeurs d'asile.
  • Le président du département de Loire-Atlantique a dénoncé vendredi « les menaces et les actes d'intimidation abjects » qui ont visé l'équipe municipale.

Après Callac, la commune de Saint-Brévin-les-Pins, en Loire-Atlantique, va-t-elle abandonner son projet de centre d'accueil pour les migrants ? Un collectif fait en tout cas monter la pression depuis plusieurs mois sur les élus et la population pour tenter de faire échouer la création de ce centre d'accueil de demandeurs d'asile (Cada). Ce samedi à 14 heures, ces opposants dont certains proches de l'extrême-droite prévoient une nouvelle manifestation devant la mairie de la station balnéaire. La présence de l'eurodéputé Reconquête Gilbert Collard, présenté comme « le parrain » de ce mouvement, est annoncée.

Mais le projet récolte aussi un certain nombre de soutiens, qui souhaitent, eux aussi, se faire entendre. Samedi matin, les partisans se réuniront à 10 heures, parmi lesquels des représentants du département de Loire-Atlantique. « Solidaire de Yannick Morez, maire de Saint-Brevin-les-Pins, de son équipe municipale et de toutes les personnes qui soutiennent ce projet, je condamne fermement les menaces et les actes d'intimidation abjects dont ils sont la cible », écrit le président (PS) Michel Ménard dans un communiqué. La Ligue des droits de l'Homme, elle, indique avoir déposé plainte suite aux distributions d'un tract intitulé « Protégeons nos enfants ». Un troisième rassemblement, organisé par le collectif antifasciste du Pays-de-Retz, est également prévu dans l'après-midi.

Situé près d'une école

En 2016, déjà, la commune avait connu des tensions suite à la décision de créer un lieu d'hébergement pour migrants après le démantèlement de la jungle de Calais. Cette fois, c'est le choix de l'emplacement de ce nouveau Cada (qui doit remplacer l'ancien centre), près de l'école publique maternelle et élémentaire Pierre-Attelée, qui poserait notamment problème. Une soixantaine de logements doivent être construits dans des locaux qui jouxtent l'établissement. « Nous sommes opposés à la venue de ces demandeurs d'asile », écrit le Rassemblement national. Il demande un référendum local sur ce projet piloté par l'Etat mais pour lequel la vente de terrain a été approuvée à l'unanimité par le conseil municipal.