La revue de presse : migration, la Vivaldi est sortie d’hibernation mais le compromis ne résoudra pas tout
10 mars 2023 à 09:22 Par Nicolas Vandenschrick
La presse ce matin salue l'accord négocié pour tenter de résoudre la crise de l'accueil. Pour autant, la plupart de vos journaux l'affirment : ce compromis ne résoudra pas tout.

Sur le fond, rien n'est réglé
Le
compromis est là, certes. Mais sur le fond, rien n'est vraiment réglé,
estime la presse. Il n'y a – derrière cet accord aucune grande ambition,
aucun plan systématique de répartition des personnes sur le territoire.
C'est mieux qu'un colmatage d'urgence. Il y a des mesures de moyen et long terme bétonné dans des textes de loi.
Quant à la référence à "Dublin", estime De Morgen, (ce règlement européen veut que les demandeurs d'asile soient renvoyés dans le pays par où ils sont entrés en Europe), cela revient à renvoyer le problème vers les Etats du sud. Pense-t-on réellement que les Afghans, les Syriens ou les Congolais entrent en Belgique par la mer du Nord ? Crier "Dublin" revient à dire à la Grèce, à l'Italie ou à l'Espagne "on a retrouvé vos demandeurs d'asile, on vous les renvoie et débrouillez-vous." Ce n'est pas de la politique, conclut De Morgen, c'est juste du désespoir.
Dans le même sens, De Standaard doute de l'effet réel du texte. C'est
une fiction – lit-on – de croire que l'on puisse rapidement et
unilatéralement peser sur le nombre de réfugiés. Si un jour les Etats
d'Europe parviennent à mieux contrôler leur frontière, cela n'empêchera
aucun peuple persécuté de quitter son pays pour demander l'asile en
Europe. Il y a 2 semaines, raconte De Standaard, 150 personnes ont pris
le bateau depuis Izmir, en Turquie, en direction de l'Italie. Pourquoi
ont-ils pris la route la plus périlleuse ? Pourquoi n'ont-ils pas tenté
d'accoster à Lesbos ? Oui, parce que la Grèce contrôle plus durement ses
propres frontières… Mais ce courage (au péril de leur vie) en dit long
sur leur détermination à rejoindre l'Europe quels que soient les
obstacles à franchir.
Cet
accord est un petit début. Croire qu'il s'agit d'un instrument efficace
pour résoudre le problème européen et belge de la migration et de
l'accueil, c'est uniquement s'exposer à la frustration et à la
polarisation.