La Ligue des Droits humains tient son CA devant le bâtiment occupé par des demandeurs d'asile

16/03/2023

RTBF Par Philippe Carlot

Depuis dimanche, une septantaine de demandeurs de protection internationale occupent un bâtiment au coeur du Quartier Nord de Bruxelles, rue Georges Matheus, sur le territoire de Saint-Josse-ten-Noode. Certains des occupants étaient déjà présents dans le "Palais des Droits" à Schaerbeek, puis sous tente le long du canal à Molenbeek. Ils n'ont pas pu bénéficier des mesures d'hébergement par l'administration Fédasil et refusent de quitter les lieux tant qu'une solution durable ne leur aura pas été proposée.

La Ligue des Droits humains en soutien

Ce jeudi soir, la Ligue des Droits humains tiendra son conseil d'administration devant le bâtiment de la rue Matheus. Le président de la Ligue, Edgar Szoc, s'en explique en ces termes sur sa page Facebook.

"La Ligue des droits humains n'est pas une association humanitaire. La principale modalité de notre contribution au changement social réside dans la transformation législative, le renforcement de l'accès aux droits et le recours juridictionnel. Depuis 15 mois, le gouvernement fédéral a mis à mal l'effectivité de cette modalité comme jamais depuis la Seconde Guerre mondiale : nos victoires judiciaires s'accumulent sans impact sur le réel ; l'exécutif a décidé d'enfreindre de manière systématique ce premier critère de l'État de droit, qui veut qu'une décision de justice s'applique à lui comme à n'importe quel justiciable.

La Ligue des droits humains n'a pas vocation à se lancer dans l'action directe. Face à un gouvernement multirécidiviste qui a décidé de faire fi des droits des personnes demandeuses de protection internationale et des principes élémentaires de l'État de droit, ne nous reste plus que l'action symbolique. Nous avons donc décidé d'organiser la réunion du Conseil d'administration de la Ligue des droits humains ce jeudi à 19h devant le bâtiment occupé pour marquer notre soutien aux personnes qui y survivent précairement et aux associations de terrain qui leur viennent en aide de manière inlassable et pallient par la générosité ce qu'un droit bafoué devrait octroyer." Un message fort adressé aux autorités fédérales en charge de la politique d'asile et de migration.