Immigration : Le Danemark va systématiquement accorder l'asile aux Afghanes

17/02/2023

DROITS DES FEMMES Le Danemark a pris cette décision devant la détérioration continue des conditions de vie des femmes et des filles en Afghanistan

20 Minutes avec agences Publié le 02/02/23

Elles vivent un fort recul de leurs droits depuis le retour des talibans au pouvoir dans le pays. Les femmes et filles d'Afghanistan se verront dorénavant accorder systématiquement l'asile par le Danemark. « La décision se fonde sur des informations relatives à la détérioration continue des conditions de vie des femmes et des filles en Afghanistan », a déclaré lundi la Commission danoise d'appel des réfugiés dans un communiqué, s'appuyant sur un rapport de l'Agence européenne pour l'asile récemment publié.

« Ce rapport indique que la situation d'un certain nombre de groupes de personnes en Afghanistan, notamment les femmes et les filles, est de nature à constituer une persécution au sens de la Convention sur les réfugiés », a-t-elle poursuivi.

Des cas réexaminés

Selon la Commission danoise d'appel pour les réfugiés, cinq cas en suspens concernant des femmes afghanes se verront accorder l'asile au titre de la nouvelle décision. L'autorité va également réexaminer les cas concernant des Afghanes auxquelles elle a refusé l'asile après l'arrivée des talibans. Elle réexaminera aussi l'ensemble des cas concernant des ressortissants afghans de sexe masculin (environ trente cas) auxquels elle a refusé l'asile depuis la même date.

Depuis leur retour au pouvoir en août 2021, les talibans ont progressivement rogné les libertés conquises par les femmes ces vingt dernières années, depuis la chute de leur précédent régime en 2001. En plus d'être privées du droit d'étudier, les femmes sont également bannies de la plupart des emplois publics. Elles n'ont pas le droit de voyager sans être accompagnées d'un parent masculin et doivent se couvrir d'une burqa ou d'un hijab lorsqu'elles sortent de chez elles. Fin décembre, les autorités talibanes ont également ordonné aux ONG locales et étrangères de ne plus employer de femmes après « des plaintes sérieuses » concernant leur façon de s'habiller, quatre jours après une interdiction d'étudier à l'université pour les mêmes raisons.