Crise de l’accueil : les occupants d’un bâtiment de l’État à Saint-Josse obtiennent enfin une place d’accueil

23/03/2023

Par Belga

Les quelque 70 demandeurs d'asile qui s'étaient établis, depuis le 12 mars, dans un bâtiment appartenant à l'État, rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode, non loin de la gare de Bruxelles-Nord, vont tous obtenir un hébergement digne.

Ces demandeurs d'asile seront désormais hébergés dans de bonnes conditions, certains au sein de centres de Fedasil, l'agence fédérale pour l'accueil des demandeurs d'asile, les autres au sein de logements gérés par la Région bruxelloise.

Conciliation

Cette solution a pu être trouvée via une conciliation menée par la justice de paix de Saint-Josse. Mardi, un juge a entendu les avocats de l'État belge, qui demandaient d'ordonner l'expulsion des occupants du bâtiment de la rue Matheus, et les avocates des demandeurs d'asile.

Il avait ensuite effectué une visite sur place pour se faire une idée de la situation. "Nous nous réjouissons de cette solution qui permet de mettre fin à l'occupation par le dialogue, même si, en tant qu'avocates, nous ne pouvons que déplorer que nos clients aient dû en passer par une occupation d'un bâtiment fédéral pour voir enfin leur droit fondamental au respect de leur dignité leur être accordé", ont exprimé jeudi les sept avocates des occupants.

Environ 70 demandeurs d'asile occupent, depuis le 12 mars, le futur centre de crise national, un bâtiment de l'État fédéral belge, situé rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode, à proximité de la gare de Bruxelles-Nord. Avant de s'installer dans ce bâtiment vide, récemment rénové, ils avaient été expulsés d'un camp établi sur l'Allée du Kaai, faute d'avoir pu obtenir une place dans un centre d'hébergement de Fedasil. Or, la Belgique a le devoir de leur assurer un accueil digne.

Nous rappelons que plusieurs milliers de demandeurs d'asile, qui n'ont pas réussi à engager un tel rapport de force, se trouvent toujours à la rue.

"Nous rappelons que plusieurs milliers de demandeurs d'asile, qui n'ont pas réussi à engager un tel rapport de force, se trouvent toujours à la rue", ont commencé les avocates des quelque 70 demandeurs d'asile qui ont obtenu gain de cause jeudi. "Ceux-là sont sans aucune perspective d'être accueillis dans un futur proche puisque la secrétaire d'État à l'Asile et à la Migration a elle-même reconnu que la 'crise de l'accueil' ne serait pas résolue avant l'hiver 2023-2024", ont-elles souligné. "Depuis plus de 18 mois, l'État viole systématiquement le droit des demandeurs de protection internationale à être accueillis et hébergés dignement pendant toute la durée de leur procédure d'asile, qui découle pourtant des législations belge et européenne et des conventions internationales applicables. Il a été condamné en justice pour ce motif plus de 11.000 fois, sans que la situation sur le terrain ne change", ont souligné les avocates. "Le fait que des places d'accueil aient bien pu être trouvées pour nos clients à la suite de leur occupation démontre une fois de plus que la violation systématique du droit à l'accueil des demandeurs d'asile procède non d'une impossibilité de faire autrement mais d'un choix politique", ont-elles affirmé.