Brexit, migration, Ukraine : les "amis" Macron et Sunak veulent écrire le "renouveau" franco-britannique

11/03/2023

hier à 14:33 Par AFP, édité par Guillaume Woelfle

Emmanuel Macron a accueilli vendredi à Paris en "ami" Rishi Sunak pour un sommet visant à écrire le "renouveau" de l'alliance entre la France et le Royaume-Uni après des années de brouilles post-Brexit.

Quinze jours avant une visite d'Etat en France du roi Charles III pour son premier déplacement à l'étranger, le président français a donné l'accolade au Premier ministre britannique sur le perron de l'Elysée, avant d'enchaîner les entretiens pour renforcer la lutte contre l'immigration clandestine et la coopération sur la défense et l'aide militaire à l'Ukraine.

"La France n'est pas juste une voisine, une alliée, un partenaire commercial" du Royaume-uni, elle est une "amie proche" et c'est "mieux pour nos citoyens, les citoyens français, quand nos deux pays coopérent étroitement", a confié Rishi Sunak aux journalistes qui l'accompagnaient dans le train entre Londres et Paris.

"Avoir une relation forte avec Emmanuel Macron c'est positif pour le pays", a-t-il insisté dans une allusion à la relation souvent houleuse entre son prédécesseur Boris Johnson et le président français, doublée d'incompréhensions récurrentes entre les deux côtés de la Manche.

"Renforcer les patrouilles"

Côté britannique, l'accent est mis sur la lutte contre l'immigration clandestine, source de tensions entre les deux rives de la Manche.

Paris et Londres doivent annoncer "un renforcement" de leur coopération et surtout des moyens alloués pour contrôler les flux migratoires depuis la France, dans le sillage du traité de Sandhurst signé en 2018 et d'un nouvel accord conclu en novembre.

Downing Street espère "continuer à renforcer les patrouilles" pour "stopper davantage de bateaux" et travailler "avec les Français pour empêcher les traversées et les pertes de vies humaines dans la Manche", alors que plus de 45.000 migrants ont rejoint illégalement les côtes anglaises en 2022 sur des embarcations de fortune.

"La France ne peut plus rester complice des politiques indignes du Royaume-Uni" sur le dossier migratoire, a jugé pour sa part l'ONG France terre d'asile.

L'invasion russe de l'Ukraine présente aussi un défi commun aux deux premières armées européennes, les deux seules dotées de l'arme nucléaire en Europe, poussées à se rapprocher.

Un contexte qui permet de "donner un nouvel élan" à la coopération sur la défense, a dit un conseiller du président français au sujet de ce partenariat gravé dans le marbre par le Traité de Lancaster House en 2010 mais mis en sourdine depuis le Brexit.

Selon Londres, les deux dirigeants vont annoncer une "coordination accrue de la fourniture d'armes à l'Ukraine et de la formation" de militaires ukrainiens, pour que "des milliers supplémentaires" d'entre eux soient prêts au combat.

Un "partenariat stratégique" doit par ailleurs être conclu sur l'énergie nucléaire, et des investissements croisés annoncés par des entreprises des deux pays, le tout avec comme fil rouge la décarbonation de l'économie pour lutter contre le réchauffement climatique.