Crise de l'accueil : la Coordination des sans-papiers s'insurge contre les nouvelles mesures en matière d'asile

13/03/2023

hier à 16:10 Par Belga, édité par Lavinia Rotili

Ce lundi matin, c'était encore le statu quo : dans le futur centre fédéral de crise, les policiers ne montre pas vouloir expulser les occupants. Elle bloque cependant toujours ce bâtiment depuis ce dimanche soir.

Toujours ce lundi matin, la Coordination des sans-papiers de Belgique n'a pas mâché ses mots pour qualifier les nouvelles mesures de l'accord sur la migration adopté mercredi passé par le gouvernement fédéral : "Lamentables, pathétiques, risibles et par conséquent égales à zéro", a-t-elle affirmé, appelant les autorités à mettre en place "une politique d'asile digne et accueillante."

"La politique d'asile et migration est défunte en Belgique. Sur l'accueil des demandeurs d'asile, le gouvernement belge est encore passé à côté de la plaque", déplore la Coordination, rappelant que "la situation humanitaire exceptionnelle des personnes sans-papiers tout comme celle des demandeurs d'asile, appelle une réponse urgente." Le réseau juge inacceptable l'absence de changement de cap du monde politique à propos de l'accueil des exilés.

Le bâtiment avait été investi ce dimanche par une septantaine de demandeurs d'asile, rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode.

Ce lundi matin, des nombreux demandeurs d'asile montraient leur annexe 26 prouvant qu'ils ont droit à un hébergement. Un ravitaillement des occupants en eau et nourriture est prévu ce lundi en début d'après-midi, a pu constater la RTBF sur place.

De nombreux policiers sont toujours présents et contrôlent les entrées dans le bâtiment, mais ils ne procèdent pas à une expulsion, qui était redoutée par les demandeurs d'asile dès lors que les effectifs policiers se sont accumulés depuis quelques heures.

"La police met en place un 'siège' plutôt qu'une expulsion semble-t-il", a commenté le porte-parole du collectif Stop à la crise d'accueil ce dimanche soir. "Toutes les entrées sont contrôlées par les policiers, ce qui empêche toute entrée de nourriture, de couvertures, d'eau, etc. Ils semblent vouloir jouer l'épuisement", a-t-il ajouté.

Dimanche vers 15h00, une septantaine de demandeurs d'asile ont pénétré dans un bâtiment vide de l'État fédéral, situé rue Georges Matheus à Saint-Josse-ten-Noode. Cet immeuble est destiné à abriter le futur centre de crise national.

Peu après, des discussions ont eu lieu sur place entre la police et des membres du collectif Stop à la crise de l'accueil. Selon ce dernier, le bourgmestre de Saint-Josse, Emir Kir, a ordonné à la police de ne pas intervenir, tolérant cette occupation.

Mais quelques heures plus tard, vers 19h00, les effectifs policiers sur place ont été renforcés et ceux-ci ont bloqué les accès au bâtiment. Vers 20h00, de nouveaux effectifs encore sont arrivés, certains avec des chiens, ainsi que plusieurs fourgons et des autopompes munies de canons à eau de la protection civile. Une expulsion des personnes dans le bâtiment était redoutée, mais les policiers ne sont finalement pas entrés.

Les occupants du bâtiment, en majorité des demandeurs d'asile, n'ont pas pu obtenir de place dans des centres du réseau d'accueil officiel, gérés par l'État belge. Or, rappellent-ils aux côtés des collectifs qui les soutiennent, la Belgique a le devoir de leur fournir un hébergement digne.