Accord politique pour la crise de l’accueil : "un pas dans la bonne direction", estime Rudy Vervoort
Par Belga édité par A.Poncelet

L'accord trouvé cette nuit par le comité restreint du gouvernement fédéral pour tenter de régler la crise de l'accueil des demandeurs d'asile en Belgique constitue "un pas dans la bonne direction", a affirmé jeudi le ministre-président de la Région bruxelloise, Rudi Vervoort.
"Cela fait des années que nous dénonçons cette situation où la Région a été amenée à se substituer au Fédéral pour l'accueil des sans-papiers, mais même des demandeurs d'asile, et tout cela en plus des sans-abri", a rappelé M. Vervoort, sur le plateau matinal de LN24. "Nous attendions une solution structurelle depuis des années, et je pense que maintenant on va dans la bonne direction", selon le socialiste. "Ce ne sera sans doute pas parfait, mais il y a eu des centaines, des milliers de condamnations de l'État, ce n'est pas acceptable dans un État comme le nôtre".
Le socialiste rappelle qu'il n'y a qu'un seul point d'arrivée des demandeurs d'asile pour la Belgique (le Petit-Château à Bruxelles) et que le gouvernement bruxellois plaide pour qu'il y en ait trois, un dans chaque région. "Parce que quand il n'y a pas de solution (dans un dossier individuel), ces gens restent sur le territoire bruxellois".
Interrogé sur la théorie de l'appel d'air (la création de places d'accueil donnerait le signal d'une ouverture plus grande aux migrants, ndlr), le chef du gouvernement bruxellois rappelle la politique d'accueil de la chancelière allemande Angela Merkel. Il voit aussi une différence de perception entre le nord et le sud de la Belgique, avec "une hystérisation du débat en Flandre, l'ombre du Vlaams Belang" et la crainte de certains, dans les débats politiques, de renforcer l'extrême droite. Il rappelle le placement récent de 73 migrants dans un hôtel proche de Bruxelles en territoire flamand : "on a commencé par dire 'il faut qu'ils quittent', plutôt que de trouver une solution pour ceux qui dormaient dans la rue, vous voyez un peu l'échelle des valeurs…"